homme riche et jouisseur qui suborne une naïve jeune fille, est très soigneusement marqué comme catholique. La caméra s’attarde avec insistance sur la médaille suspendue à son cou, sur la croix accrochée au mur au-dessus de son lit.
Cependant, il s’agit là de cinéma, domaine encore contrôlé par la censure idéologique. Il existe
de plus en plus de domaines échappant désormais à ce contrôle. Pour les fêtes de Noël 1990, un centre de vente officiel proposait au public des cassettes vidéo à sujets religieux. Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, on a pu entendre, à la télévision, sur la chaîne 1 de Hô Chi Minh-Ville, l'”Ave Maria” de Schubert chanté par un artiste connu.
Autre signe de cette réapparition du religieux, une exposition de photos, traditionnellement organisée chaque année pour le nouvel an, par l’association des photographes de Hô Chi Minh-Ville. Elle réunissait, cette année, sur le thème de “L’Homme et la vie”, 50 artistes qui présentaient une centaine d’oeuvres. Divers domaines de l’activité humaine étaient évoqués par les artistes: la production, le travail, la culture, la vie quotidienne. Cependant, l’exposition réservait une surprise aux visiteurs: la place donnée, pour la première fois dans ce genre de manifestation, à la représentation du sentiment religieux. Du côté bouddhiste, c’est le spectacle des pagodes qui a fourni le sujet d’un certain nombre de photos intitulées “Visite de pagodes” ou “Une Pagode repeinte”. La fête de Noël des chrétiens a inspiré quelques autres photographies. “Les étoiles et l’enfant” représente un enfant fasciné par les étoiles de Noël. Dans “Nuit très sainte”, l’auteur a fixé sur la pellicule la prière d’un groupe de jeunes d’une paroisse de Hô Chi Minh-Ville pendant la nuit de Noël. Une autre photo, intitulée “La Lumière de la foi” a été prise au cours des cérémonies d’ordination de 4 nouveaux prêtres.
