Eglises d'Asie

L’évêque assouplit sa position vis-à-vis du gouvernement

Publié le 18/03/2010




C’était une quelconque inauguration d’une nouvelle école catholique, dans les environs de Dili. Elle n’aurait pas fait grand bruit, n’avait été le discours que tint à cette occasion l’administrateur apostolique, Mgr C.F.X. Belo. Il se devait de remercier les autorités, puisque la construction de ce jardin d’enfants dans ce quartier résidentiel avait été financée à raison de 60% par le gouvernement provincial, les 40% restants représentant l’apport des habitants du lieu, des fonctionnaires pour la plupart.

Il ne suffit pas de joindre dévotement les mains pour que s’établisse le Royaume de Dieu, disait l’évêque: il faut savoir aussi se retrousser les manches! Et d’enchaîner: “L’Eglise doit soutenir de ses prières, mais aussi par un travail acharné, les programmes gouvernementaux de développement, car Timor Oriental, en plusieurs secteurs d’activité, se trouve bien loin derrière les autres provinces. Nous demandons au gouvernement de faire encore davantage pour l’éducation de notre jeunesse. Nous prions aussi le Seigneur de protéger et de bénir les efforts de notre gouvernement, et espérons que celui-ci investira encore davantage dans le développement de Timor Oriental”.

Propos inattendus dans la bouche de notre évêque, commentèrent par la suite certains diocésains d’origine timoraise, frappés non seulement par l’appui ainsi apporté aux bons

offices indonésiens, mais aussi et surtout par la référence explicite aux “autres provinces”, qui implique que Timor Oriental aussi est une province indonésienne. “C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans l’histoire de notre Eglisedéclarait un fidèle qui n’accepte pas l’occupation indonésienne.