C’est ce qui ressort d’une enquête reprise dans le numéro d’hiver du “Japan Christian Quarterly”, une revue protestante de Tokyo. Les analystes parlent de “renaissance de la magie et de l’occultisme”, ou de “retour du religieux”.
Quelques unes de ces “nouvelles religions” sont en déclin rapide, et remplacées par d’autres qui connaissent une croissance spectaculaire. C’est ainsi que le “Tenrikyo” (religion de la sagesse divine), fondé en 1838, a vu le nombre de ses fidèles diminuer de 25% entre 1958 et 1989, de 2 350 000 à 1 700 000. Mais le “Soka Gakkai” (société créatrice de valeurs), a connu une croissance de 76% durant la même période et compte aujourd’hui 17 600 000 fidèles à travers le Japon. Le “Soka Gakkai” fait partie de la branche bouddhiste “Nichiren”.
Dans le groupe “Omoto” (grande origine), c’est la secte “Seicho no Ie” qui a connu le déclin le plus rapide puisqu’elle a perdu 44% de ses adhérents depuis 1958. Dans le même temps les fidèles de “P. L. Kyodan” (organisme de croissance) ont augmenté de 237%.
Parmi les sectes les plus récentes, “Agonshu”, (religion de l’Agon sutra), créé en 1978 compte déjà plus de 200 000 disciples.
Nishiyama Shigeru, professeur de sociologie à l’université de Tokyo, suggère que le succès de ces sectes s’explique par un état de manque créé chez certains individus par la pauvreté ou la maladie. Pour M. Leroy Seat, missionnaire baptiste, ce phénomène est une “bonne nouvelle” et signifie qu’il y a encore dans la population japonaise un intérêt réel pour la religion en dépit du matérialisme rampant et de l’hédonisme de la société.