“Pâques, cette année, m’a ramené aux débuts de l’Eglise”, dit le prêtre. Il avait été invité par les chrétiens de Kasa (3), dans le district de Tirap, à bénir leur nouvelle chapelle et
à y célébrer l’Eucharistie à l’occasion de Pâques. Les villageois, qui appartiennent à la tribu des Wancho, étaient allés jusque dans l’Etat voisin de l’Assam pour se procurer une croix. Ils avaient invité les chrétiens des villages environnants à les joindre pour la célébration.
Pour entrer en Arunachal Pradesh, tout représentant de toute religion doit en principe obtenir une permission spéciale. Le prêtre avait cette autorisation: fait rare, car les autorités ne la donnent pas habituellement aux missionnaires chrétiens (4).
Mais, alors qu’ils se dirigeait vers Kasa, un groupe de gens vint à sa rencontre, porteurs d’un ordre du magistrat local interdisant la “manifestation” prévue dans ce village. Le prêtre, qui voulait rentrer chez lui, céda pourtant aux demandes des chrétiens de l’endroit où il s’était arrêté. Il accepta de rester chez eux et d’y célébrer les cérémonies du triduum pascal.
Le 1er avril, alors qu’il s’en retournait en Assam, il était arrêté par les autorités du district de Kansa. Il dut subir dix jours d’interrogatoires assortis d’insultes et ne fut libéré qu’au bout de deux semaines, sur l’intervention de M. Tadar Taniang, membre catholique du gouvernement de l’Etat. Avec lui, un catéchiste était aussi détenu pour avoir aidé un missionnaire catholique à obtenir un permis d’entrée en Arunachal Pradesh.