Eglises d'Asie

La condition des travailleuses

Publié le 18/03/2010




La Conférence épiscopale indienne vient de publier les résultats d’une enquête, qui a duré plusieurs années, sur les conditions de travail des femmes employées dans les usines de conserve de crevettes. Selon le P. Thomas Joseph, secrétaire de la Commission épiscopale pour le travail, elles ne sont pas moins de vingt mille, certaines âgées d’à peine 12 ans.

Cette industrie est très lucrative, en raison de ses nombreux débouchés sur le marché international et parce qu’elle n’exige qu’un investissement minimum. De telles usines, dispersées tout au long des 7 500 km de côtes indiennes, peuvent employer de 100 à 500 femmes ou jeunes filles chacune.

Celles-ci sont obligées de travailler dans des conditions très pénibles et dangereuses pour leur santé. Les “agents recruteurs” n’hésitent pas à les envoyer loin de chez elles. Ceci afin d’éviter qu’elle puissent s’organiser de manière efficace pour réclamer de meilleures conditions de travail. Elles doivent bien souvent habiter à 40 dans des “dortoirs” à peine suffisants pour 20. Une fois déduites les dépenses faites pour leur nourriture, il ne leur reste plus, la plupart du temps, que quelques centaines de roupies. Debout 14 heures par jour, “elles doivent travailler en permanence les mains dans l’eau salée glacée. Au bout de quelques années, elles ne peuvent plus rien faire”, dit le P. Joseph.