Eglises d'Asie

La Conférence de Genève n’a pas réussi à dissuader les réfugiés qui continuent d’affluer à Hongkong.

Publié le 18/03/2010




Comme cela avait été annoncé, lors de la précédente réunion du mois de mars à Genève, les représentants de 29 pays et de la Communauté européenne se sont réunis, une fois de plus, à la fin du mois d’avril. Ils ont voulu, dans le communiqué final, enlever définitivement toute illusion à ceux des boat-people qui, après la procédure du « screening » (Tri), ont été classés dans la catégorie des migrants illégaux. La conférence a, semble-t-il, voulu ramener à la réalité ceux qui nourrissent encore des espoirs dérisoires, comme celui d’être embauché pour travailler à la reconstruction du Koweit. « Les personnes qui ont été classées dans la catégorie des non-réfugiés doivent se résigner et accepter qu’elle n’ont, en définitive, d’autre alternative que de rentrer au Vietnam, retour qui, avec la garantie du Haut-commissariat aux Réfugiés, se fera dans la sûreté et la dignité ».

Cet appel à la résignation n’a sans doute pas été entendu jusqu’au Vietnam puisque, au cours de la première semaine de mai 1991, 838 Vietnamiens ont accosté à Hongkong.

L’année précédente, le nombre d’arrivées pour tout le mois de mai avait été de 817. Le 7 mai 1991, huit barques transportant 378 demandeurs d’asile vietnamiens se sont présentées sur la côte de Hongkong. Il faut remonter au mois d’août de l’année tragique de 1989 pour trouver un aussi grand nombre d’arrivées en une seule journée. Plus encore, depuis le début de l’année, on assiste à un phénomène nouveau. Parmi les 4 329 boat-people arrivés cette année, on trouve un assez grand nombre d’anciens pensionnaires des camps de Hongkong (23), qui avaient regagné le Vietnam dans le cadre du rapatriement volontaire. Ils ont, une nouvelle fois, tenté leur chance, sont parvenus à Hongkong, sont de nouveau pensionnaires des camps de détention et sont, une fois de plus, soumis à la procédure du « Tri » (screening). Un certain nombre d’entre eux affirment que les autorités vietnamiennes n’ont pas tenu leur promesse de ne pas user de représailles à l’égard des rapatriés. Ces affirmations sont graves car elles mettent en question la promesse du Haut-commissariat, réitérée à la dernière réunion de Genève, selon laquelle le retour des boat-people s’effectuerait « dans la sûreté et la dignité ».

Ce nouvel afflux de réfugiés ne manque pas d’inquiéter les autorités de Hongkong. Le coordinateur pour les réfugiés auprès du gouvernement, M. Clinton Leeks, a déploré publiquement que la dernière conférence de Genève n’ait point approuvé le rapatriement obligatoire (24). Les centres de détention, de l’avis de leurs responsables, manquent de place et ne peuvent plus abriter une population réfugiée qui, aujourd’hui, compte 47 037 personnes. Une campagne vient d’être lancée par les membres du Conseil législatif de Hongkong; en coupant les fonds pour les camps de réfugiés et en envoyant une délégation à Londres, ils veulent obliger les gouvernements de Hongkong et de Grande-Bretagne à trouver une solution permettant de mettre un terme à l’accroissement des arrivées de demandeurs d’asile vietnamiens.