Le responsable local de la police, M. George Alino, rejette naturellement les conclusions de la commission. Selon lui, tout cela n’est que propagande communiste. Ses hommes auraient, au contraire, noué des relations amicales avec la population, dit-il.
Et pourtant, un son de cloche semblable arrive de Negros, l’île voisine. Celle-ci est connue pour la pauvreté de ses habitants et les efforts tentés par l’ancien évêque de Bacolod, Mgr Antonio Fortich, pour établir des “zones de paix” (11). Selon un missionnaire qui travailla longtemps dans ce diocèse, les déplacements de population seraient causés au moins autant par l’action des militaires que par celle des insurgés communistes.
Les groupes alliés à l’armée affectent volontiers d’inclure dans les listes de membres du “Front communiste” des paysans qui n’ont rien à voir avec la rébellion et n’en sont en fait que les victimes.