Eglises d'Asie

L’islam progresse en douceur

Publié le 18/03/2010




Membre du Conseil des oulémas de Timor Oriental, Hadji Abdullah Sagran se réjouit de ce que la minorité musulmane se soit étoffée quelque peu ces derniers temps, et puisse se livrer en toute liberté aux exercices de son culte. Par exemple, dit-il, “c’est par milliers que les musulmans sont venus des différents districts ruraux pour la fête marquant la fin du ramadan, et l’ont célébrée sans provoquer le moindre trouble”. Il rend hommage en cela à la tolérance des fidèles des autres religions, et particulièrement à l’esprit pacifique de la forte majorité catholique. Le maire de Dili, M. Dominggus Soares, un

catholique, fait remarquer qu’il n’y a jamais eu de conflit religieux dans la région, et qu'”après la chute du régime colonial portugais”, c’est-à-dire depuis 1975, l’islam avait pu ouvrir une quinzaine de petits centres de prière tant au chef-lieu que dans les autres agglomérations. Cette harmonie interreligieuse a toujours fait l’objet des soins attentifs des autorités indonésiennes, dès avant le 1er janvier 1989 (12).

C’est en effet à partir de cette date, qui marque “l’ouverture” de Timor Oriental aux citoyens indonésiens (13), que les musulmans ont commencé à venir s’y installer en nombre. Sur une population estimée officiellement à 700 000 habitants, ils sont maintenant quelque 14 000, alors que jusque-là ils dépassaient à peine les deux milliers. Les statistiques fournies par Jakarta font état de 92% de catholiques, 4% de protestants, 2% de musulmans, 0,2% d’hindous, 0,1% de bouddhistes, et 1,7% d’animistes (14). Entre tous ces groupes, il convient de maintenir et d’accentuer la bonne entente, dit M. Soares, en organisant des rencontres informelles et en établissant des programmes à la réalisation desquels tous pourront apporter leur contribution.