Eglises d'Asie

Réforme de la Constitution: les dirigeants chrétiens pour une solution négociée

Publié le 18/03/2010




Le président de la Conférence épiscopale et plusieurs leaders catholiques et protestants ont publié, le 17 avril 1991, un communiqué commun en 5 points explicitant leur position sur le problème de la réforme constitutionnelle. Ils y demandent que le conflit très dur qui oppose le Kuomintang au pouvoir, et le parti démocrate de progrès dans

l’opposition, se résolve sans violence et dans le dialogue. “J’espère que seuls des moyens de paix seront utilisés et que le parti au pouvoir et l’opposition arriveront à une solution négociée dans la coopération et le dialogue”, a déclaré Mgr Paul Shan Kuo-shi, président de la Conférence épiscopale.

De violentes manifestations populaires et des grèves de la faim ont eu lieu à Taipei pendant la dernière session parlementaire du 8 au 24 avril 1991, consacrée aux amendements constitutionnels proposés par le Kuomintang. Le parti démocrate de progrès estime qu’une assemblée qui n’a pas été renouvelée depuis 44 ans et composée, pour une large part, de vieillards supposés représenter toutes les provinces de Chine, n’est pas à même de réviser la Constitution. Les 8 députés d’opposition ont donc boycotté la session parlementaire et ont porté le débat dans la rue pour exiger non pas seulement des amendements, mais une nouvelle Constitution.

Malgré cela, le président Lee Teng-hui a obtenu l’accord du parlement pour abroger officiellement, le 30 avril 1991, les “décrets provisoires applicables durant la période de rébellion communiste” qui suspendaient la Constitution et justifiaient l’état d’urgence à Taiwan. Le gouvernement de Taipei ne considère donc plus celui de Beijing comme un usurpateur illégitime et ennemi. Le président Lee a aussi lancé un appel au gouvernement de la République populaire dans le but d’établir de nouvelles relations bilatérales fondées sur des échanges bénéficiant aux deux parties.

Par ailleurs, un amendement a été voté pour forcer les députés les plus anciens à se retirer avant 1992. Le Parti démocrate de progrès estime que ces concessions sont insuffisantes et qu’une Assemblée constituante doit être formée.

Le secrétaire général de l’Eglise presbytérienne de Taiwan, le Rd Yang Chi-shou, se place résolument du côté de l’opposition: “Nous soutenons la demande d’une nouvelle Constitution et nous prenons part aux manifestations et aux grèves de la faim”.

Mgr Thomas Pai Cheng-lun, ancien directeur du bureau épiscopal de “Justice et paix”, estime que l’opposition devrait utiliser davantage les médias pour s’exprimer, plutôt que de risquer des dérapages violents en portant le débat dans la rue.