Un exemple: un de ces livres présente comme exercice un questionnaire auquel les élèves ont à répondre par la mention “vrai” ou “faux”. Une des propositions est énoncée comme suit: “Dans notre classe, il n’y a qu’un seul musulman. Nous l’invitons à changer de religion pour suivre la nôtre”. La réponse suggérée est évidemment: “faux”. Mais des musulmans élèvent des protestations contre pareil texte qui, d’après eux, pourrait faire chanceler la foi d’un adolescent.
De telles réactions se sont manifestées en plusieurs provinces, demandant soit que le Conseil des oulémas examine les textes litigieux, soit que le ministère des Affaires religieuses interdise les manuels, soit encore que le gouvernement prenne des mesures contre la société éditrice.
Quelques intellectuels musulmans ont pris leurs distances par rapport à cette levée de boucliers. Un professeur de l’Université de Jakarta, Hadji Amin Subarkah, a par exemple déclaré que “pour vivre en harmonie avec leurs concitoyens appartenant à d’autres religions, les musulmans doivent eux aussi se montrer tolérants”.