Eglises d'Asie

Deux nouveaux prêtres et une espérance de liberté plus grande

Publié le 18/03/2010




Les deux jeunes gens qui avaient été ordonnés au diaconat, pour le diocèse de Savannakhet, à la fin de l’année 1990 (12), ont reçu la prêtrise le dimanche 14 avril 1991, après y avoir été autorisés par l’administration provinciale, comme il est de règle dans le pays (13). Depuis 1975, il n’y a eu que trois autres ordinations sacerdotales , la dernière remontant à 1986.

Les chrétiens du Laos voient dans cet événement la confirmation de la tendance vers l’ouverture déjà signalée depuis quelque temps pour leur Eglise (14). Certes, de nombreuses contraintes subsistent toujours, notamment en ce qui concerne la formation des candidats, pour lesquels n’existe encore aucun séminaire. Leurs études doivent de ce fait être organisées dans les paroisses, sous la tutelle des curés qu’ils apprennent à seconder dans leur ministère: système qui reprend celui en usage partout avant le concile de Trente. Mais il existe des signes d’espérance pour une plus grande liberté à venir.

Ainsi l’amélioration de relations entre Vientiane et Bangkok, qui ont mis un terme le 11 mars dernier – lors de la visite au Laos du général Suchinda Khaprayun, commandant en chef de l’armée thaïlandaise -, au conflit frontalier qui les opposait depuis 1987 (15) a rendu plus facile la coopération interecclésiale entre les deux pays. De chaque côté du Mékong, leurs populations partagent même langage et même culture, et récemment plusieurs prêtres thaïlandais ont pu visiter des chrétientés laotiennes et fournir à leur clergé trop peu nombreux une aide efficace, entre autres en lui apportant des livres qui lui faisaient défaut pour la préparation des séminaristes à leur apostolat futur.

Les voyages dans l’autre sens, pour raisons religieuses, sont encore strictement limités. Pour raison de santé, Mgr Jean-Baptiste Outhay, évêque de Savannakhet, avait pu traverser la frontière en 1988 et se faire opérer en Thaïlande (15), mais jusqu’à

présent les permissions de sortir du pays pour motifs religieux ne sont pas encore accordés. Néanmoins, on pense que, sous peu, le règlement actuel pourrait être assoupli, et l’on indique qu’une visite « ad limina » des trois évêques laotiens pourrait se concrétiser dans un avenir pas trop lointain. C’est en tout cas l’espoir que nourrit la nonciature apostolique de Bangkok qui étudie présentement les modalités de mise en oeuvre d’un tel projet.