Mais il y a aussi des genres sous-représentés ou même totalement inexistants: c’est pratiquement le cas du livre religieux. Il faut mettre à part une traduction de la Bible par le P. Nguyên Thê Thuân, rédemptoriste, pour laquelle une permission de paraître fut obtenue dans le désordre des premiers temps de la révolution en 1975. Les autres livres religieux publiés après le changement de régime sont extrêmement rares et faciles a énumérer. En 1983, à Hô Chi Minh-Ville, ont été imprimés les 3 600 exemplaires d’un Nouveau Testament traduit par le père An Son Vi. En 1985, à Hanoi, le cardinal Trinh Van Can faisait paraître sa traduction des deux testaments. Une deuxième édition du Nouveau Testament était mise en vente en 1989. En 1990, le Comité de liturgie de la Conférence épiscopale menait à bien la traduction et la publication de « La Liturgie des heures ».
C’est là l’essentiel des publications religieuses officielles, pour ces 16 dernières années.
Il faut y ajouter deux petits livres de Mgr Sang, imprimés à Hanoi, dont un livre de souvenirs sur le cardinal Trinh Van Can. A Hô Chi Minh-Ville, à l’exception du calendrier catholique diffusé chaque année, les seules publications autorisées ont été celles du Comité d’union des catholiques patriotes: un livre sur le mouvement patriotique intitulé « Des Fleurs précoces », des entretiens avec Fidel Castro, sous le titre « Fidel et la religion », une petite plaquette sur les religieuses de Saïgon, éditée en 1989, le livre du P. Truong Ba Can sur un catholique éclairé du siècle dernier, « Nguyen Truong Tô », paru en 1988. C’est très peu pour répondre aux besoins d’une minorité catholique qui, selon certains, représente 10% de la population.
Le livre religieux reste, pour le régime actuel, un livre très spécial. Les barrières qu’il doit franchir avant son impression sont nombreuses et difficiles. Le jour de sa publication, de nombreuses fées se seront penchées sur sa naissance: en effet, il aura été lu, contrôlé et approuvé par le Front patriotique, par le Bureau des Affaires religieuses, par le Comité de Propagande et de formation de la ville, par le Bureau de la Communication et de la culture et par quelques autres organismes …