Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le retrait des Américains ne suffira pas à ramener la paix
Publié le 18/03/2010
Mais les Américains ne sont pas les seuls à apporter une aide importante aux maquisards afghans, et l’on craint que le désistement des Etats-Unis ne suffise pas à apaiser un conflit que d’autres puissances semblent au contraire vouloir attiser.
L’Arabie Saoudite fournit aux rebelles un appui financier annuel de plusieurs millions de dollars, et ne semble pas disposée à diminuer son effort. L’Egypte, la Jordanie, l’Algérie, quant à elles, ont sur place des émissaires qui s’activent de part et d’autre de la frontière avec le Pakistan. Ils seraient quelque 5 000 à avoir tissé d’excellentes relations tant avec les fonctionnaires locaux pakistanais qu’avec les chefs rebelles afghans. Représentant des organisations politico-religieuses étrangères, plusieurs d’entre eux ont ouvert des bureaux à façade humanitaire, culturelle ou religieuse, derrière laquelle ils se livrent à des opérations moins pacifiques comme, par exemple, le trafic d’armes. Ils entretiennent des camps d’entraînement où viendraient s’exercer à la lutte armée, Moros des Philippines, Arakans de Birmanie et dissidents d’autres nationalités. En principe, ces groupes apportent aux réfugiés afghans des secours médicaux, ou contribuent auprès des populations “libérées” à l’approfondissement de la culture islamique. Ce sont les mêmes groupes qui, à Peshawar et Islamabad, financent plus de 100 publications, destinées à stimuler le moral des combattants, mais diffusant surtout des idées islamistes.
Leurs bureaux semblent servir d’intermédiaires entre la guérilla et les pays du Moyen-Orient. Une propagande bien orchestrée, mettant l’accent sur la solidarité indispensable à l’égard des coreligionnaires afghans, a déjà réussi à convaincre la population de ces pays qu’il faudrait au moins faire parvenir aux rebelles le produit de la taxe de 2,5% que chaque citoyen musulman doit prélever sur ses revenus à l’intention des pauvres.
Grâce à cette aide, les résistants pourront continuer à se procurer des armes. Grâce aussi aux revenus que leur procurent les taxes qu’ils perçoivent des contrebandiers. Celles-ci sont estimées par les experts à 100 millions de dollars par an.