M. Sidney Ribeiro, président national de l’Association anglo-indienne, commente: “Le nouveau gouvernement manifestera son sens de la tradition et fera preuve de solidité. Il va maintenir la démocratie et empêcher le morcellement de l’Inde”.
Ce dernier espoir est exprimé aussi par Mgr Alphonse Mathias, archevêque de Bangalore et président de la Conférence épiscopale. Il considère le nouveau premier ministre comme “Un homme mûr, cultivé, impartial”.
Certains cependant s’inquiètent de ce que M. Narasimha Rao ait gardé dans son cabinet un nombre important d’anciens politiciens. Joseph Pinto, frère des Ecoles chrétiennes et président du groupe “Frères” à l’Assemblée des religieux de l’Inde, regrette que le parti du Congrès(I) ait laissé passer une occasion de se renouveler: “Nous nous retrouvons avec les mêmes personnes qui furent rejetées il y a deux ans”, dit-il. Il ajoute que, si l’on se place au plan de l’histoire du Salut, l’assassinat de M. Rajiv Gandhi a fourni au Congrès(I) “une occasion en or de se rénoverParlant de la crise traversée actuellement par l’Inde, il explique: “Nous pouvons dire: c’est une affaire de caste, ou de religion, ou de “communalisme”. En fait, ce à quoi nous devons faire face est une crise de vision, une incapacité à renouveler notre perception des choses”. Pour lui, ce dont l’Inde a besoin, c’est d’une perception renouvelée des choses, ajoutée à un rejet de tout esprit de clocher.
Mgr Mathias insiste lui aussi sur la nécessité de rejeter tout communalisme et de faire cesser la violence. Il pense que le fait d’avoir choisi un premier ministre originaire du sud de l’Inde doit “favoriser l’émergence d’une nouvelle vision politique”.