Avec moins de la moitié des sièges, la parti du Congrès(I) arrive en tête, mais n’a pu atteindre la majorité absolue. Derrière lui vient le “Parti du peuple indien” (BJP), fondamentaliste hindou, qui a fait de nouveaux progrès, passant de 11,5% à 23% des votes exprimés. Il occupe désormais 102 sièges au parlement, contre 86 en 1989. Il a même pris pied en deux Etats du sud, le Karnataka et l’Andhra Pradesh. Les chiffres ne donnent d’ailleurs pas une idée exacte du succès du BJP, qui, cette fois, a combattu seul, alors qu’aux élections précédentes, il s’était allié à d’autre partis, dans le but précis de vaincre le Congrès(I).
Mais, selon le P. Coutinho, secrétaire général-adjoint de la Conférence épiscopale, ces élections ont “une fois de plus montré la maturité des électeurs indiensElles ont mis en lumière au moins deux points positifs: l’électorat indien ne se laisse pas manipuler par les beaux discours; par ailleurs, selon lui, le fait que le Congrès (I) n’a pas obtenu la majorité absolue peut tourner à l’avantage du pays. Depuis l’indépendance, l’Inde n’a pratiquement connu qu’un seul parti au pouvoir. Ces dernières années, une certaine dégénérescence s’est produite et le Congrès (I) était devenu le parti d’une famille. Le pays va peut-être enfin connaître un vrai gouvernement de coalition, au sein duquel divers partis pourront coopérer et travailler ensemble à rechercher des solutions aux problèmes auxquels le pays se trouve confronté. L’Inde est arrivée à un carrefour important de son histoire.
De son côté, le P. Walter Fernandes s.j., spécialiste des sciences sociales, interprète l’instabilité actuelle comme faisant partie d’un “processus de redistribution des forces politiquesprocessus qui doit contribuer à “purifier le système démocratique indienPour lui, cette instabillité est “le prix à payer”.
Mgr de Lastic appelle de ses voeux l’émergence de “bons leaders qui débarrasseront le pays de la corruption et de l’inefficacité, tout en rendant compte au peuple”.