Eglises d'Asie

Liberté de la presse: “un contrôle excessif…”

Publié le 18/03/2010




L’affaire du “Monitor” (5) continue à avoir des retombées dans le milieu des médias indonésiens. En octobre 1990, le “Monitor” avait été interdit par le ministère de l’Intérieur, et son rédacteur en chef condamné à 5 ans de prison pour “blasphème”: il avait publié un sondage de popularité qui plaçait le prophète Mahomet en 11ème position seulement. Le “Monitor” appartenait au groupe de presse catholique Gramedia qui contrôle aussi le quotidien de Jakarta, “Kompas”.

Les représentants des éditeurs et journalistes indonésiens ont été entendus par une commission parlementaire, et ont vivement protesté contre les restrictions imposées par les autorités à leurs publications. L’exemple du “Monitor” a été mis en avant pour illustrer le contrôle “excessif” du gouvernement. “Nous travaillons dans une atmosphère de peura déclaré l’un d’eux. Une journaliste de Medan, dans l’île de Sumatra, a noté que les militaires l’avaient empêchée de rapporter la vérité sur les récents affrontements qui ont eu lieu dans la province d’Aceh entre l’armée et des groupes rebelles séparatistes.

Le décret ministériel de 1984 pris par le ministre de l’Information de l’époque a, lui aussi, été l’objet de critiques. Il donne trop de pouvoirs au ministre, disent les journalistes.

Malgré tout, le fait même qu’il ait pu y avoir une commission parlementaire pour débattre de ces problèmes est un signe d’espoir pour certains: “cela montre que les limites imposées à la presse ne sont pas inamovibles, et que beaucoup de journalistes sont décidés à explorer le terrain pour aller aussi loin que possible