Les 205 parlementaires élus le 12 mai 1991 se sont réunis pour la première fois le 20 juin suivant dans une certaine confusion, due à leur défaut d’accoutumance aux rites qui gouvernent les assemblées de ce genre. Contrairement aux indications des premiers résultats – venant des villes et principalement de la capitale – qui annonçaient un échec du parti du Congrès népalais, l’appui qu’il reçut dans les milieux ruraux et les communautés montagnardes lui assura une confortable majorité avec 110 sièges contre 69 à la coalition marxiste-léniniste, son plus dangereux adversaire, promu aux premières places par l’électorat de Katmandou (10).
Le nouveau premier ministre, M. Girija Prasad Koirala – appartenant à une famille qui a toujours fréquenté les allées du pouvoir – a fait référence dans ses premières
déclarations, au souci qu’il porte en priorité « aux pauvres et aux paysans ». Esquissant les grands axes de sa politique, il a surtout manifesté son intention de renforcer le climat d’amitié qui unit le Népal à ses deux grands voisins, la Chine et l’Inde. Semble avoir été laissée dans l’ombre la façon dont il entend réagir aux projets que n’ont pas manqué de former les responsables religieux non hindous dans la perspective d’une plus grande liberté d’action pour les religions (11).