Eglises d'Asie

Durcissement de la répression

Publié le 18/03/2010




Des sources indiennes près de la frontière bhoutanaise font état d’une aggravation de la situation politique, particulièrement dans le sud du pays, où la résistance au régime autoritaire s’intensifie à l’instigation du Parti du peuple bhoutanais (1), qui était jusqu’il y a peu le seul groupement structuré d’opposition. Son chef, M. R.K. Budhadhoki, ancien fonctionnaire des Douanes, a dû s’exiler l’an dernier en Inde, après l’emprisonnement de la plupart de ses principaux collaborateurs. Il y aurait actuellement quelque 5 000 prisonniers d’opinion.

Depuis lors, d’autres mouvements se sont créés, qui réclament, eux aussi, l’instauration de la démocratie et le passage de l’absolutisme royal à une forme de monarchie constitutionnelle. C’est le cas de la Ligue démocratique, de l’Union des étudiants bhoutanais et de l’Organisation des femmes bhoutanaises. Ces trois associations se plaignent, tout comme le Parti du peuple, du “comportement inhumain” à leur égard de la police et de l’armée. Elles accusent celles-ci d’enrôler des “éléments sortis de la pègre” pour réprimer la moindre velléité d’agitation.

Tortures et viols seraient devenus le lot quotidien des détenus depuis l’arrestation, sur l’ordre du gouvernement, de M. T.N. Rizal, président du “Forum des droits de l’homme”, organisme proscrit par les autorités dès sa création. Les responsables politiques et militaires du pays appartiennent à l’ethnie durkpa, autrefois majoritaire, et qui ne représente plus aujourd’hui que 15% de la population. Les Durkpas se méfient des autres groupes ethniques locaux et des réfugiés tibétains qu’ils voudraient assimiler culturellement, mais davantage encore des immigrés népalais, qui forment désormais la communauté démographiquement la plus importante, la plus différente également par l’hindouisme qu’elle professe et le style de vie qu’elle pratique.