Eglises d'Asie

Inquiétude chez les réfugiés tamouls du Sri Lanka

Publié le 18/03/2010




Depuis l’assassinat de Rajiv Gandhi, les réfugiés tamouls du Sri Lanka sont inquiets. Ils le sont d’autant plus que certaines organisations privées cessent de les aider ou changent leurs manières de faire. Beaucoup de travailleurs sociaux, effrayés par la mauvaise réputation des réfugiés srilankais, les laissent désormais à l’écart.

C’est ainsi que le Collège chrétien (protestant) de Madras exigeait récemment d’un futur employé originaire du Sri Lanka qu’il produise un certificat de bonne conduite fourni par l’ambassade de son pays.

A Madras encore, les jésuites du collège Loyola qui, en liaison avec une organisation non gouvernementale, accueillent des Srilankais dans un centre de désintoxication pour les alcooliques, viennent de perdre le soutien de “Concern”, un groupe privé d’aide aux réfugiés.

Ces incidents semblent significatifs de l’atmosphère régnant actuellement dans l’Etat du Tamil Nadu, après le meurtre de l’ancien premier ministre et l’élection, à Madras, de Mme Jayalalitha, alliée au parti du Congrès (I).

Selon un fonctionnaire du gouvernement provincial, M. C.N. Ramadas, il va falloir changer la manière de traiter les réfugiés, et ramener à 120 les 237 camps existants, mais, dit-il, “il n’est pas question de mettre les réfugiés à la porte, à moins, bien sûr, qu’ils ne soient hostiles à l’IndeEn fait, le gouvernement promet bien de continuer à “accorder sa protection aux réfugiés du Sri Lanka”.

Beaucoup des 200 000 réfugiés srilankais de l’Etat du Tamil Nadu (8) sont pourtant inquiets. Leur anxiété vient en premier lieu de certaines déclarations faites au cours de la campagne électorale par Mme Jayalalitha, chef du gouvernement de l’Etat depuis le 24 juin 1991. Celle-ci aurait en effet menacé de les obliger à “faire leur valise”. Ce qui, pour eux, signifierait un retour vers la guerre qui fait toujours rage entre l’armée du gouvernement du Sri Lanka et les Tigres tamouls.

Les 90 000 réfugiés qui vivent en dehors des camps se sentent particulièrement vulnérables. Ainsi Mme J. Thevarajah, dont le cabinet de consultations médicales fut entièrement détruit à Colombo en 1983, raconte: “Après l’assassinat de Rajiv Gandhi, nous nous attendions à tout moment à des fouilles et interrogatoires”. Et elle explique comment le climat de violence qui affecte actuellement le Tamil Nadu, violence habituellement attribuée aux Tigres tamouls, a fait disparaître le sentiment de sécurité qu’éprouvait autrefois la communauté srilankaise.