Eglises d'Asie

Sondage: l’Eglise ne devrait pas jouer de rôle politique

Publié le 18/03/2010




En avril 1991, le sondage organisé annuellement par l’université jésuite “Ateneo” de Manille a révélé qu’un pourcentage important de Philippins préféreraient que l’Eglise évite de s’exprimer sur nombre de sujets politiques.

Pour les deux tiers des personnes interrogées, les autorités ecclésiastiques ne devraient pas critiquer le gouvernement, ni ses choix, ni ses projets, même lorsqu’il s’agit de questions morales importantes comme le contrôle des naissances. Sauf pour la défense des droits de l’homme, l’Eglise ne devrait pas non plus prendre position sur les problèmes politiques. Elle ne devrait soutenir aucun candidat aux élections, ni aucun groupe politique, ni même essayer d’expliquer les positions des divers partis.

De toute façon, toujours d’après le même sondage, 4% seulement des personnes interrogées avouent qu’elles seraient influencées par une éventuelle prise de position par l’Eglise.

Selon le P. John Caroll, s.j., membre du comité organisateur de l’enquête, les leaders catholiques ont été surpris par ces réponses. Le cardinal Sin entre autres est souvent intervenu, ces dernières années, sur la scène politique.

De son côté, le P. Joaquin Barnas, président de l’université, commente: “Les résultats (du sondage) montrent que les Philippins ne permettent pas à l’Eglise de s’immiscer dans les affaires politiques, mais pensent qu’elle a tout de même un rôle à jouer, même si ce rôle est difficile à préciser”.

L’enquête a de plus montré que la situation économique dans le pays ne s’est pas améliorée. Environ 75% des personnes interrogées se plaignent de ce que la qualité de leur vie s’est détériorée au cours de l’année écoulée, et n’attendent pas le moindre progrès pour les mois à venir.