Eglises d'Asie

Arunachal Pradesh: des chrétiens harcelés

Publié le 18/03/2010




Destructions d’églises, arrestations de dirigeants et de pasteurs chrétiens semblent être devenues la routine quotidienne du district de Tirap, dans l’Etat d’Arunachal Pradesh, à la frontière des Etats de l’Assam et du Nagaland ainsi que de la Birmanie.

Le dernier incident en date s’est déroulé le 28 juillet 1991 à Bera, près de Khonsa. Deux policiers sont arrivés ce jour-là dans le village, venant de Tirap. Ils ont donné trois jours aux habitants pour détruire leur église: sur les 54 familles du lieu, 49 sont catholiques. Comme aucune explication n’était donnée, les villageois, membres pour la plupart de la tribu des Noctes, ont refusé d’obéir. Le 1er août, les policiers sont revenus pour arrêter six jeunes hommes et le catéchiste du village; ils ont demandé une caution de 3 500 roupies (800FF environ) pour les remettre en liberté. Les habitants du village ont réussi à réunir la somme et les sept hommes

ont été libérés le 7 août suivant. Aucune explication n’a été donnée par la police ou l’administration gouvernementale locale.

L’Arunachal Pradesh compte environ 900 000 habitants, pour la plupart membres de tribus aborigènes. Il fait partie de ces Etats « protégés » du nord-est de l’Inde, où même les citoyens indiens ne peuvent pénétrer sans un permis spécial. Les missionnaires bouddhistes et hindous obtiennent ces autorisations aisément, mais ce n’est pas le cas des missionnaires chrétiens. Malgré tout, une importante proportion de l’Arunachal Pradesh est aujourd’hui chrétienne.

Le 2 août 1991, à New Delhi, recevant les membres chrétiens du parlement, le ministre fédéral de l’Intérieur, M. M. Jacob, a promis de réviser « les lois en vigueur qui restreignent la liberté religieuse » dans l’Arunachal Pradesh.