C’est la première fois que cette Conférence était organisée dans un pays d’Asie. L’Eglise
méthodiste est habituellement dirigée par un conseil de 500 membres qui se réunit tous les 5 ans, et légifère pour les 54 millions de méthodistes dispersés dans 90 pays.
Le choix de Singapour par le Conseil méthodiste mondial avait été vivement critiqué en 1989 (16) par le Conseil oecuménique des Eglises et divers mouvements de jeunesse.
Ceux-ci estimaient qu’il était malvenu de cautionner ainsi la politique gouvernementale de Singapour qui préparait une législation religieuse restrictive (17) et avait expulsé du pays, en 1987, la Conférence chrétienne d’Asie, représentant 110 Eglises de 17 pays du continent. Cette expulsion faisait suite à l’emprisonnement sans jugement de plusieurs militants chrétiens liés à l’Eglise catholique et accusés de faire partie d’un prétendu « complot marxiste » (18).
Le Conseil méthodiste mondial avait passé outre, et maintenu le choix de Singapour pour la Conférence mondiale. L’argument mis en avant pour cette décision était le refus de se désolidariser de l’Eglise méthodiste de Singapour. La hiérarchie de celle-ci, généralement considérée comme proche du gouvernement, avait pris ses distances vis-à-vis de la Conférence chrétienne d’Asie au moment de son expulsion.
Un représentant du Vatican, Mgr Kevin McDonald, participait à la conférence avec le statut d’observateur. Le dialogue de l’Eglise catholique avec les méthodistes a commencé il y a 25 ans environ: chaque année, des représentants officiels des deux Eglises se rencontrent et publient un rapport commun sur leurs discussions.