Plusieurs animateurs, venus de l’Inde, exposèrent l’enseignement social de l’Eglise. Il s’agissait du P. Thomas Joseph, secrétaire de la commission « Justice, développement et paix » dépendant de la Conférence épiscopale indienne; de M. A. Xavier, président du Mouvement des travailleurs chrétiens pour l’Inde, et de M. John Mariadass, membre du bureau international de ce même mouvement.
Diverses constatations vinrent alimenter les débats, concernant la situation précaire du monde ouvrier dans un pays qui sort à peine de la féodalité. La classe ouvrière n’a pas encore de syndicats efficaces, et est largement devancée en ce domaine par les classes moyennes. Ces dernières, pendant plusieurs semaines, ont mené des négociations ardues avec des représentants du gouvernement à propos du statut des fonctionnaires.
En raison même de ce vide syndical, on assiste à d’innombrables abus dont les premières victimes sont les femmes et les enfants. Des données statistiques indiquent que 60% environ des jeunes Népalais en âge scolaire sont employés dans des entreprises qui les exploitent. Les plus mal lotis sont ceux, estimés à quelque 7 000, qui travaillent dans les fabriques de tapis, sept jours sur sept et de 12 à 17 heures par jour, avec une pause journalière d’une heure seulement. La plupart d’entre eux viennent de la campagne et n’ont jamais été scolarisés.