Eglises d'Asie

Les ONG vont-elles jouer un rôle aux élections présidentielles ?

Publié le 18/03/2010




Les “organisations non gouvernementales” (ONG), telles qu’on les conçoit aux Philippines, ne correspondent guère à l’image occidentale des grandes ONG travaillant au niveau international, et servant d’agents de développement dans les pays du tiers monde. Elles sont plutôt comparables à ce que sont ici les associations régies par la loi

de 1901. Il en existe quelque 18 000 dans le pays, 2 000 d’entre elles environ se consacrant à l’amélioration du niveau de vie du peuple à travers des programmes politiques, culturels et économiques.

Ces ONG remplissent en fait nombre de fonctions qui devraient normalement revenir aux pouvoirs publics, lesquels ne sont pas fâchés de s’en décharger sur des groupements privés dont le fonctionnement, dans l’ensemble, donne toute satisfaction. De ce fait, ces ONG en sont arrivées, en ce qui concerne leur financement, à traiter non seulement avec les grosses centrales de coopération, européennes, américaines ou japonaises, mais aussi, directement, avec les agences officielles des Etats donateurs. Afin de faciliter ce type de relations, ces organisations éparpillées à travers tout le pays se sont rassemblées en une dizaine de réseaux importants, eux-mêmes regroupés au sein d’une alliance qui coiffe des mouvements aussi bien progressistes que conservateurs.

Possédant une base populaire réelle, ces ONG travaillent souvent avec les syndicats ouvriers et paysans, les ligues féminines, les mouvements écologiques, les centres sociaux et les Eglises. Devenues ainsi une véritable puissance dans le pays, elles se demandent si les élections générales de 1992 ne devraient pas être, pour leurs organisations, l’occasion d’entrer dans l’arène politique. Elles pourraient ainsi profiter de leur propre succès et de la lassitude du public vis-à-vis des partis politiques.

Le débat n’est pas clos à l’intérieur de ces ONG (15).