l’auditorium du Collège théologique où se pressaient plus de 450 personnes, on remarquait la présence de représentants d’Eglises soeurs de Suède, d’Allemagne et d’Amérique.
Les deux nouveaux pasteurs sont les premières femmes à être ordonnées chez les luthériens de l’Inde. Leur ordination tranche la controverse, parfois passionnée, qui a mis aux prises, pendant plus de dix ans, les partisans et les adversaires de l’accession des femmes aux fonctions sacerdotales. “Beaucoup parmi nos Eglises soeurs ici même et à l’étranger sont allées de l’avant avec hardiesse. Nous, de notre côté, nous avons pris notre temps avant d’accepter cette innovation attendue depuis longtemps”, a déclaré l’évêque Jacob Jayaseelan, de l’Eglise évangélique tamoule, au cours de la cérémonie.
Les luthériens de l’Inde (plus d’un million) sont répartis en neuf congrégations qui forment ensemble l’entité appelée “Eglises luthériennes évangéliques unies de l’Inde”. Les luthériens ont jusqu’à présent gardé leur autonomie vis-à-vis des deux fédérations protestantes de l’Inde du Nord et du Sud, bien que de fructueux contacts aient depuis longtemps été établis avec elles (7). Ces contacts ne souffriront en rien de l’ordination des femmes pasteurs, les Eglises protestantes étant depuis plusieurs années acquises au sacerdoce des femmes (8), ce qui n’est pas le cas de l’Eglise marthomite du Kerala (9).
Dans les Eglises luthériennes d’Asie, des femmes pasteurs existent déjà: au Japon depuis 1976, en Indonésie et Malaisie depuis 1986, et à Hongkong depuis 1989.