Eglises d'Asie

Fausses rumeurs de conversions à Célèbes

Publié le 18/03/2010




Des accusations de conversions abusives, ont été formulées contre les catholiques par des membres du mouvement “Muhammadiyah”, qui oeuvre pour le progrès socio-économique des musulmans dans les zones les moins développées. Ce n’est pas la première fois que des tensions interreligieuses se manifestent au sud de l’île de Célèbes, plus précisément dans la région d’Ujung Pandang (11). Cette fois, le conflit se déroule dans le village de Mangottong, à une centaine de km de la ville. A l’origine, on retrouve des démêlés entre musulmans locaux et des organisations islamiques accusées de ne pas prendre suffisamment en compte les besoins de la population rurale, que les catholiques, eux, s’efforcent de satisfaire.

Les villageois se plaignent d’être délaissés, même au point de vue religieux. Leur mosquée tombe en ruines: des travaux y avaient été commencés, puis interrompus, par le Conseil missionnaire islamique; des dirigeants du Muhammadiyah promirent alors d’intervenir et de faire entreprendre en même temps des travaux d’adduction d’eau. Aucune de ces deux promesses ne fut tenue.

C’est alors qu’entre en jeu la fondation diocésaine “Stella Maris”, qui mène à bien le projet d’un canal adducteur, et construit école primaire et dispensaire, avec même une salle pouvant servir de lieu de prière. Devant la célérité de la réalisation, le chef du village propose à la fondation de parachever son oeuvre par la construction d’une route et l’agrandissement du dispensaire qui deviendrait clinique. Mais les gens du Muhammadiyah s’interposent, accusant l’Eglise catholique d’Ujung Pandang de vouloir “s’acheter des fidèles”. Ils reprochent aussi aux notables du lieu de se laisser christianiser.

Etudiant à l’Institut des Sciences économiques du chef-lieu, Ahmad Mamang, jeune catholique de 26 ans, originaire de Florès, a vécu toute l’histoire durant son stage à Mangottong, où il accomplissait son service social, obligatoire pour les élèves de l’université. Il conteste le bien-fondé des assertions des leaders musulmans du district:

“Tout cela est faux”, dit-il, l’action des catholiques n’a pas entraîné, comme on veut le faire croire, “l’adhésion de nombreux musulmans à la foi catholique”. Ce sont là

des rumeurs inventées de toutes pièces pour déstabiliser l’Eglise. “Celle-ci, précise-t-il, à ma connaissance, n’a fait que s’adonner à sa mission d’assistance à ceux qui n’ont pas les moyens de s’en tirer par eux-mêmes”. Et il ajoute, en conclusion, qu’après tout, “si un musulman se tourne vers le catholicisme, c’est pour lui affaire de foi, qui relève d’un droit inaliénable”.