Eglises d'Asie

Réglementer l’accès à la connaissance préalable du sexe de l’enfant à naître

Publié le 18/03/2010




Le ministre de la Santé publique, M. M.L. Fotedar, a présenté à la Chambre, le 13 septembre 1991, un projet de loi visant à réglementer la pratique des tests prénatals, de telle sorte qu’ils soient exclusivement utilisés pour des raisons médicales, et non plus en vue de connaître le sexe du foetus. Trop de futures mères, qui n’ont pas de motif valable pour interrompre leur grossesse, recourent à l’avortement dès qu’elles apprennent que leur bébé sera de sexe féminin. Ce serait le cas de près de 45% des 6 millions d’IVG annuelles. Dans les grandes cités, le discernement du sexe, éventuellement suivi de l’avortement, constitue une entreprise lucrative: l’ensemble de l’opération coûte entre 650 et 900FF, pour des soins qui ne sont pas toujours donnés dans des conditions idéales d’hygiène.

Pour la plus grande partie de la société indienne en effet, la femme est un être de second plan, dont la fonction principale est de mettre au monde des rejetons, mâles autant que possible. Beaucoup de parents pensent bien à l’avance à la charge financière que représentera leur fille au moment de son mariage, quand il faudra s’occuper de sa dot (10), et ils préfèrent s’éviter ce souci futur.

“Cette loi vient au bon moment pour restaurer la dignité toujours menacée des femmes indiennes et pour leur rendre justice”, a déclaré le P. George Pereira, secrétaire de la commission pour la Santé, dépendant de la Conférence épiscopale. On s’en prend

maintenant au foetus, a-t-il ajouté, alors qu’autrefois il fallait attendre la naissance; l’avortement est beaucoup plus simple que l’infanticide. Mais quelle que soit la méthode, “cette pratique est honteuse pour un pays qui croit aux principes gandhiens de non-violence, d’égalité et de justice”, a-t-il poursuivi. Il a aussi qualifié d'”inexcusables, les professionnels de la médecine qui pratiquent l’avortement par appât du gain”.