Eglises d'Asie

Trop peu de séminaristes en formation

Publié le 18/03/2010




Pour la troisième fois en deux ans, le Père Huynh Công Minh, ancien député à l’Assemblée nationale, actuellement vice-recteur du grand séminaire de Hô Chi Minh-Ville et curé de la cathédrale, a exprimé son insatisfaction à l’égard de la politique religieuse de l’Etat, en particulier pour ce qui concerne la formation sacerdotale (13).

Pour lui, les choses n’ont guère changé en ce domaine malgré la récente décision du Bureau des Affaires religieuses permettant tous les trois ans, le recrutement de 50 nouveaux étudiants (14), ainsi répartis: 15 pour Hô Chi Minh-Ville, 15 pour le diocèse de Xuân Loc et 5 autres pour chacun des diocèses suivants: Dalat, Phan Thiêt, Phu Cuong et My Tho. Or, selon ses dires, sur les 15 candidats présentés par Saïgon, 2 ont été refusés par les autorités, sans que l’on sache pourquoi, alors qu’ils présentaient toutes les garanties de civisme exigées par l’Etat, l’un d’entre eux ayant même accompli son service militaire au Cambodge.

Le père Minh s’insurge encore contre la nécessité faite aux séminaristes d’obtenir une nouvelle autorisation de l’Etat avant leur ordination sacerdotale. Il n’y a pas lieu de demander une nouvelle permission aux autorités pour l’accession au sacerdoce puisque celle-ci a été déjà accordée une fois pour toutes lors de l’entrée au séminaire. Selon le père, le récent décret 69 qui affirme que toute ordination sacerdotale doit être autorisée préalablement par les autorités provinciales, ne tient pas compte de la « normalisation » de la situation actuelle des séminaires. En réalité, cette directive ne devrait s’appliquer qu’aux étudiants formés avant 1975 ou en dehors des séminaires actuels.

Le Père Minh a aussi révélé que depuis deux ans l’archevêché de Hô Chi Minh-Ville demande la permission d’envoyer des étudiants en théologie en France, sans que cette permission lui soit accordée. Comment ne pas y voir une marque de discrimination vis-à-vis du catholicisme, conclut le P.Minh, alors qu’aujourd’hui, l’Etat permet à n’importe quel autre citoyen qui en a les moyens d’aller étudier à l’étranger!

Alors que le nouveau contingent de séminaristes se prépare à entamer ses études, une première classe de 54 séminaristes issus des diocèses de Saïgon et des environs, accomplira sa sixième et dernière année au séminaire. Tous, en plus de connaissances philosophiques et théologiques, sont en possession d’une profession qu’ils ont déjà pratiquée une ou plusieurs années.

Le deuxième séminaire ouvert au Sud est celui de Can Tho. Il forme des séminaristes pour 3 diocèses. Le jour de son ouverture, le 27 décembre 1988, il accueillait 26 étudiants: 10 pour le diocèse de Can Tho, 8 pour celui de Vin Long et 8 pour celui de Long Xuyen. A la fin de l’année scolaire écoulée, il comptait 31 séminaristes.

Le séminaire de Vinh, a commencé à fonctionner au mois de novembre 1988. 30 séminaristes y feraient actuellement leurs études: 18 pour le diocèse de Vinh, 12 pour celui de Thanh Hoa. A Hanoi, dans les bâtiments de l’archevêché, 52 étudiants pour 7 diocèses sont actuellement en formation. Le recrutement du corps enseignant y est très difficile à cause de la pénurie de prêtres dans tous les diocèses du Nord et de l’impossibilité pour les évêques du Nord d’avoir recours à des prêtres du Sud Vietnam.