Eglises d'Asie

« Amnesty International » dénonce la détention de 12 prisonniers politiques

Publié le 18/03/2010




Dans un rapport publié en septembre 1991, « Amnesty International » s’inquiète du sort réservé à 12 prisonniers politiques encore détenus sans jugement au Laos. L’organisation de défense des droits de l’homme reconnaît cependant que 24 autres ont été libérés en mai 1991.

9 de ces prisonniers sont en détention depuis 1975 dans la région de Sop Pan. Ils occupaient des postes de responsabilité dans le gouvernement qui a précédé le régime communiste. Ils sont gardés en prison parce qu’ils sont des « contre-révolutionnaires » et des « socialistes rétrogrades » selon les termes employés par la police provinciale de Houa Phanh.

Les trois autres, Latsami Khamphoul, Thongsouk Saysangkhi, Feng Sakchittaphong, sont des dignitaires du régime arrêtés en 1990 pour avoir publié des lettres critiquant la direction du Parti. M. Latsami, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, écrivait par exemple que les Laotiens étaient désespérés « face à la corruption, l’anarchie, le manque d’ordre et de discipline, ainsi que l’opportunisme de tous les instants » qui caractérisent selon lui le parti au pouvoir. M. Thongsouk de son côté avait écrit une lettre pour démissionner de son poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Science et de la Technologie. Il critiquait vigoureusement « le pouvoir dictatorial de cliques privées » et appelait à des élections libres et démocratiques. Quant à M. Feng, haut fonctionnaire au ministère de la Justice, il avait cosigné, avec Latsami et Thongsouk, un article proposant l’introduction au Laos d’un système politique pluraliste.

Après leur arrestation, les médias officiels avaient annoncé, le 3 novembre 1990, que les trois hommes étaient coupables de « propagande contre la politique du Parti et de l’Etatet qu’ils seraient donc « interrogés et jugés suivant les lois du pays

« Amnesty international » observe que « la formulation des articles du code pénal laotien définissant ces crimes, et celui de propagande contre l’Etat, est tellement générale et imprécise qu’elle peut même permettre aux autorités de poursuivre des citoyens pour l’exercice non violent de leurs droits fondamentaux

Il y a environ 30 000 catholiques au Laos. Quatre prêtres sont restés de longues années en prison. Le dernier a été libéré en 1988.