Eglises d'Asie – Inde
Des réflexes antimusulmans refont surface dans la presse indienne
Publié le 18/03/2010
Aux dernières nouvelles, il s’avère que, pour ce mariage, M. Yahya M. H. Sagih avait fait usage de faux. Aussi a-t-il été inculpé, tandis qu’Ameena a été confiée à une maison d’enfants. Certes, le cas est révélateur d’un contexte social déplorable, mais il est surprenant que les médias l’aient entouré d’un tel battage.
En effet, et sans minimiser la gravité de l’affaire, on ne peut que constater que cette situation est loin d’être exceptionnelle. Dans les villages, beaucoup de jeunes filles sont mariées bien avant l’âge légal de 18 ans. La justice ferme les yeux sur d’anciennes pratiques qui se perpétuent tant chez les hindous que chez les musulmans: il suffit que l’ordre public n’en soit pas troublé. Et il ne l’est guère, assure un observateur, même quand les fillettes sont données à des vieillards: c’est une pratique courante dans les milieux peu instruits.
Selon M. Tahir Mahmood, professeur de droit familial à l’université de Delhi, le battage médiatique autour de la pitoyable histoire d’Ameena s’explique plutôt par le fait qu’il s’agissait de musulmans. La presse indienne se serait laissée aller à de vieux réflexes anti-islamiques. M. Mahmood affirme qu’une affaire identique, concernant une jeune hindoue, passerait tout à fait inaperçue…