Eglises d'Asie

Le Vietnam annonce des sanctions contre les futurs rapatriés de force

Publié le 18/03/2010




A Londres, le 21 octobre 1991, par l’intermédiaire du Foreign Office, le gouvernement vietnamien faisait savoir que “pas un seul des réfugiés rentrant au Vietnam n’avait été persécutéLe même jour, au Vietnam, on entendait un son de cloche passablement différent. Les autorités de la province de Haiphong d’où sont originaires la majorité des “boat-people récidivistes” (13) qui vont être renvoyés de force dans leur patrie, ont, selon un journal de Hongkong, complaisamment et publiquement étalé l’arsenal de sanctions en passe d’être prises contre les nouveaux arrivants.

Mr Vu Tuan, responsable des questions ayant rapport aux “boat-people” sur le territoire de la province de Haiphong, a déclaré: “On les forcera à payer une amende; ils n’auront pas d’emploi. Il n’y aura pas d’argent pour eux. Ces personnes doivent être punies pour avoir fui une seconde foisSelon M. Vu Tuân, seules des raisons humanitaires ont empêché les autorités vietnamiennes de considérer ceux qui s’embarquent clandestinement comme des criminels, alors qu’ils ont violé l’article 89 du Code pénal qui interdit les départs illégaux. A Hanoi, depuis quelques mois, on envisagerait de poursuivre ces récidivistes devant les tribunaux. Le plus haut responsable en ce domaine, M. Trinh, a affirmé, le 20 octobre, que les “récidivistes” seraient privés du droit de s’engager dans des affaires à titre personnel et de participer au “commerce privé” récemment introduit dans le pays.

De telles déclarations devraient inquiéter les pays occidentaux, en particulier le Haut-commissariat aux Réfugiés qui a toujours affirmé posséder la ferme assurance que les rapatriés volontaires ou non volontaires ne seraient pas l’objet de sanctions ou de représailles. L’affirmation la plus inquiétante est celle selon laquelle les demandeurs d’asile vietnamiens à Hongkong sont des criminels pour lesquels le Code pénal vietnamien prévoit trois ans de prison, même si cette peine est remplacée par des sanctions économiques.