Eglises d'Asie

Les pays de premier accueil et le rapatriement forcé

Publié le 18/03/2010




L’acceptation donnée au principe du rapatriement forcé par le gouvernement vietnamien ne concerne pas seulement le territoire de Hongkong dont les camps abritent aujourd’hui près de 60 000 Vietnamiens qui ont fui leur patrie, parmi lesquels seulement 5 154 ont été reconnus comme réfugiés politiques. Les divers autres pays de l’Asie du Sud-est qui, eux-aussi, accordent un premier asile aux réfugiés vietnamiens, ont chacun réagi à leur manière.

Les services de l’immigration de Thaïlande, où se trouvent actuellement 14 698 demandeurs d’asile vietnamiens, n’ont accordé le statut de réfugié qu’à 522 d’entre eux. C’est donc plus de 14 000 réfugiés qui devraient être évacués vers le Vietnam. La décision du Vietnam d’accepter le rapatriement forcé est considérée comme une « bonne nouvellepar un porte-parole des Affaires étrangères de Thaïlande. Selon lui, « ce changement d’attitude devrait améliorer l’image du Vietnam et renforcer la confiance que lui accordent ses voisins

La décision du Vietnam n’a pas encore été commentée en Indonésie où résident 19 327 « boat-people », dont 1 368 reconnus réfugiés politiques; pas de réaction non plus en Malaisie qui abrite, dans ses camps, 13 000 Vietnamiens demandeurs d’asile. Les Philippines, elles, ne sont pas concernées puisque, jusqu’à présent, elles n’ont pas appliqué de mesures de rapatriement sous aucune forme et n’ont pas l’intention de le faire.

Quant au gouvernement de Singapour, il vient d’annoncer, par la bouche du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qu’il n’accepterait plus de réfugiés sur son territoire tant que les 148 demandeurs d’asile vietnamiens, actuellement présents, n’auraient pas trouvé un asile définitif dans un autre pays. Le gouvernement singapourien n’accepte en effet de donner un asile provisoire aux réfugiés vietnamiens que si un autre pays lui donne l’assurance que ces derniers trouveront ailleurs un asile définitif. Selon le ministère des Affaires étrangères, les garanties données dernièrement pour les actuels pensionnaires du camp de réfugiés n’ont pas été tenues.