Sa plus grande surprise a été de constater que la population féminine de la prison centrale – soit quelque 160 pensionnaires – était à plus de 40% constituée de personnes dont le seul délit est la maladie mentale. Il n’existe aucun établissement spécialisé pour les accueillir. Dès que la vie dans la société ne leur est plus possible, elles sont envoyées en détention. Elles y vivent en la companie des criminelles de droit commun et sous la surveillance de quelques unes d’entre elles, sans qu’aucun soin spécifique leur soit dispensé. Ce genre de traitement, fait remarquer soeur Roselyn, est néfaste et injuste pour les unes et les autres.
Le surintendant de la police, tout en reconnaissant l’absurdité de cette situation, lui a signalé qu’il ne disposait pas du personnel adéquat, et a invité les religieuses à encourager chez quelques jeunes filles une vocation d’aides-soignantes en psychiatrie, et à leur faciliter l’accès à ce genre d’études en Inde. Ce projet n’est pas réalisable à court terme. Entre-temps, un remède provisoire a été mis à l’étude, qui consisterait à aménager les locaux de la section des femmes de manière à y permettre une certaine autonomie des deux groupes concernés.
Soeur Roselyn avait déjà obtenu de la direction de la prison qu’une messe y soit célébrée à l’intention des quelques catholiques incarcérées. Le P. Cap Miller, s.j., a pu la dire, le 4 octobre 1991.