Eglises d'Asie

Pastorale dans une prison de droit commun

Publié le 18/03/2010




A Novossibirsk, grand centre industriel de Sibérie occidentale, le diacre orthodoxe Nicolas, ancien contremaître converti, a convaincu ses paroissiens qu’il fallait s’occuper d’un camp des environs de la ville où les condamnés de droit commun sont soumis à des conditions effroyables. La société carcérale est en effet divisée en clans: l'”aristocratie” des grands criminels écrase impitoyablement la “plèbe” des moindres délinquants, au dernier rang desquels viennent ceux qui ont été condamnés pour délits sexuels.

En peu de temps, l’action des visiteurs chrétiens est parvenue à humaniser les relations entre les pensionnaires du pénitentier en leur faisant rencontrer le Christ à travers les manifestations discrètes de leur propre foi. Le “caïd” de l’établissement a même demandé le baptême et plusieurs de ses compagnons sont aussi sur le chemin de la conversion. Au point que les détenus ont obtenu dernièrement l’autorisation et les moyens de construire une chapelle à l’intérieur du camp.

L’Eglise orthodoxe s’est rapidement réorganisée dans toute la région. Des églises ont été rouvertes et restaurées malgré les réticences de certaines autorités locales encore enlisées dans leur routine ancienne. Des communautés monastiques revitalisées s’appliquent à ranimer dans les campagnes l’activité rurale à demi-paralysée. Se constituent aussi des équipes de catéchèse et de pastorale mettant l’accent – nouveauté chez les orthodoxes – sur la communion fréquente. Des fraternités d’entraide se dévouent aux marginalisés: invalides, handicapés, détenus, etc.

Novossibirsk est récemment devenu aussi le siège d’une nouvelle circonscription ecclésiastique de l’Eglise catholique (6).