Eglises d'Asie – Divers Horizons
Rapatriement forcé pour le mois de novembre 1991
Publié le 18/03/2010
Au début du mois d’octobre 1991, le gouvernement vietnamien avait déjà fait connaître son accord de principe au plan de rapatriement de la Grande-Bretagne et de Hongkong. Dès le 13 octobre, la presse de Hongkong révélait que de nouvelles mesures de rapatriement forcé s’appliqueraient en premier lieu à quelque 221 « récidivistes », vietnamiens revenus à Hongkong après en être partis dans le cadre du programme de départs volontaires.
Vers le 17 octobre, on apprenait que les négociateurs vietnamiens voulaient rejeter le principe du rapatriement forcé et retardaient la signature des accords. Peut-être, ces réticences étaient-elles en lien avec les négociations de Bangkok où était discutée l’éventualité d’un prêt financier de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international au Vietnam, négociations dans lesquelles les Etats-Unis jouaient un très grand rôle. Les conclusions finales de cette conférence n’ont pas été favorables au Vietnam.
Quoi qu’il en soit, le 21 octobre, le Foreign Office de Londres annonçait que le Vietnam avait donné son accord sur le point précis du rapatriement forcé des 221 « récidivistes » (12). Le 24 octobre, c’est le rapatriement global, même forcé, des boat-people classés migrants économiques, qui était accepté par le Vietnam. C’est du moins ce que déclarait M. Alexandro Casella, conseiller spécial du Haut-commissariat pour les Réfugiés à Bangkok.
On pense généralement que les premières expulsions auront lieu dès le mois de novembre 1991. Pour les pensionnaires des camps de Hongkong, en particulier pour ceux qui se trouvent au centre de détention de Nei Kwu Chau dans l’île de Hei Ling Chau, où est rassemblée la nouvelle catégorie de demandeurs d’asile appelés « récidivistes », les perspectives d’avenir sont tout à fait sombres. D’ailleurs, la tension ne cesse de monter: des marches pacifiques autour des camps ont été entreprises; beaucoup de boat-people ont juré de résister au rapatriement par la violence si cela est nécessaire et, même, en dernier ressort, par le suicide.