Il n’y a jamais eu ici de conflits religieux, et la raison en est peut-être les liens de parenté qui unissent catholiques et musulmans du lieu: tous appartiennent au même groupe socio-ethnique et les mariages sont conclus sans que l’appartenance religieuse crée la moindre difficulté; le curé est d’ailleurs très populaire dans tous les milieux. Il est vrai que la plupart des personnes éduquées sont passées par l’école catholique, sans qu’elles aient jamais eu l’impression qu’on veuille les amener à se convertir. Les enfants des couples mixtes sont instruits sans problème dans la foi catholique.
Un fermier catholique des environs, Romanus Yohanes, dont la femme est restée fidèle à l’islam, témoigne: “Tous mes enfants sont baptisés. Ma fille aînée est religieuse franciscaine de la Charité. Ma belle-mère, musulmane, est venue avec nous au couvent quand sa petite-fille a pris le voile”.
Quant à M. Laurensius Ramo, directeur du collège Saint-François Xavier à Tanjung Sakti, il est d’avis que la jeunesse catholique de l’endroit doit rester vigilante: “Je ne crois pas que cette situation de paix durera toujours chez nous. Il nous faut préparer nos jeunes à faire face à une situation différente un jour ou l’autre”.