En six ou sept ans, leur situation ne s’est guère améliorée: ils souffrent de la faim, de la soif, de l’insuccès de leur mouvement de résistance, et de l’indifférence de l’opinion publique mondiale qui, dans son ensemble, ignore même leur existence. Se sachant vaincus, ils acceptent avec réalisme l’aide de la Croix-Rouge qui se propose de les rapatrier.
Ainsi regagnent-il par petits groupes leurs villages d’origine, où l’on ne dispose que de peu de moyens pour couvrir leurs premiers besoins, et où les Eglises vont s’efforcer de procéder à leur réinsertion, tout en les protégeant de la vindicte du pouvoir.
Province chrétienne à 80% avant l’arrivée des colons – qui aujourd’hui, au nombre de 600 000 environ, forment plus du tiers de la population, – l’Irian Jaya ne l’est plus maintenant qu’à 50%, les nouveaux venus étant pour la plupart des Javanais musulmans, avec lesquels les autochtones mélanésiens n’ont pratiquement rien de commun.
La lutte armée a fait près de 30 000 morts et se poursuit sporadiquement, menée en ordre dispersé par des groupes rivaux qui se font plus de mal l’un à l’autre qu’ils n’infligent de pertes à l’armée indonésienne ou aux colons javanais.