Eglises d'Asie

Irian Jaya: le retour volontaire des exilés

Publié le 18/03/2010




Depuis plusieurs années, beaucoup d’habitants de la province d’Irian Jaya se sont réfugiés en Papouasie-Nouvelle Guinée parce que la volonté de modernisation de l’Indonésie leur apparaissait en contradiction avec leur mode de vie traditionnel. Cet exode s’était amplifié quand des colons javanais avaient pris possession de leurs terres, et que la résistance des autochtones à cette “colonisation” s’était heurtée à la répression ouverte des “forces de l’ordre”, allant des arrestations arbitraires jusqu’à la torture. Des villages entiers avaient franchi la frontière et leurs habitants s’étaient retrouvés par milliers dans des camps de fortune, sans autre statut que celui d’immigrés clandestins, sans autre secours que les maigres rations envoyées par Port Moresby (11).

En six ou sept ans, leur situation ne s’est guère améliorée: ils souffrent de la faim, de la soif, de l’insuccès de leur mouvement de résistance, et de l’indifférence de l’opinion publique mondiale qui, dans son ensemble, ignore même leur existence. Se sachant vaincus, ils acceptent avec réalisme l’aide de la Croix-Rouge qui se propose de les rapatrier.

Ainsi regagnent-il par petits groupes leurs villages d’origine, où l’on ne dispose que de peu de moyens pour couvrir leurs premiers besoins, et où les Eglises vont s’efforcer de procéder à leur réinsertion, tout en les protégeant de la vindicte du pouvoir.

Province chrétienne à 80% avant l’arrivée des colons – qui aujourd’hui, au nombre de 600 000 environ, forment plus du tiers de la population, – l’Irian Jaya ne l’est plus maintenant qu’à 50%, les nouveaux venus étant pour la plupart des Javanais musulmans, avec lesquels les autochtones mélanésiens n’ont pratiquement rien de commun.

La lutte armée a fait près de 30 000 morts et se poursuit sporadiquement, menée en ordre dispersé par des groupes rivaux qui se font plus de mal l’un à l’autre qu’ils n’infligent de pertes à l’armée indonésienne ou aux colons javanais.