Eglises d'Asie

Mindanao: tension interreligieuse à Zamboanga

Publié le 18/03/2010




“Ne mélangez pas religion et violence. On n’utilise pas la Bible pour tuer”: l’archevêque de Zamboanga, dans l’île de Mindanao, plaide en faveur de la paix, alors qu’on déplore une vague d’attentats à la bombe dans la ville.

Le 4 novembre 1991, Mme Rosa Eustaquio, membre de la Fondation islamo-chrétienne “Silsilah”, recevait un colis contenant deux grenades cachées à l’intérieur de deux bibles. Heureusement, le piège fut éventé.

Mme Eustaquio appartient au groupe de dialogue entre chrétiens et musulmans depuis sa formation, en 1974, par le P. D’Ambra, p.i.m.e. Celui-ci affirme aussi avoir reçu plusieurs lettres de menaces. “Les fondamentalistes musulmans, dit-il, ne veulent pas que leurs coreligionnaires joignent notre mouvement”.

Déjà plusieurs bombes ont explosé en divers cinémas de la ville de Zamboanga. Ces attentats étaient provoqués par un film racontant une histoire d’amour entre un garçon chrétien et une jeune fille musulmane. Il a été immédiatement interdit par les autorités.

M. Zain Jali, leader spirituel du mouvement musulman séparatiste “Moro”, a protesté contre l’oeuvre incriminée, mais a refusé de faire le moindre commentaire sur les explosions, pas plus que sur l’attentat contre Mme Eustaquio.

Déjà, le 10 août 1991, deux missionnaires membres de l’équipage du cargo-librairie chrétien “Doulos” avaient été tués par l’explosion d’une grenade. Cet assassinat apparut à l’époque comme une vengeance pour une remarque considérée comme “antimusulmane”.