Eglises d'Asie

Boat-people: Vietnam et Grande-Bretagne désirent une solution rapide et définitive

Publié le 18/03/2010




Les Américains continuent de s’opposer au rapatriement non volontaire des demandeurs d’asile vietnamiens hébergés dans les camps de Hongkong. Cette attitude vient d’être condamnée par les membres du Conseil législatif du territoire: ces derniers blâment les autorités des Etats-Unis qui, chez eux, expulsent les réfugiés haïtiens et, à Hongkong, refusent le retour forcé des boat-people vietnamiens. Cependant, les pays intéressés, à savoir la Grande-Bretagne, Hongkong et le Vietnam semblent avoir décidé de ne pas tenir compte de cette opposition et de donner une solution rapide à ce que les autorités du territoire considèrent comme un “fardeau insupportable”.

Les conversations entre la Grande-Bretagne et le Vietnam qui, en fin d’octobre, ont abouti à un premier accord sur le rapatriement des réfugiés vietnamiens de Hongkong, ne sont pourtant pas encore achevées; selon des sources officielles de Hongkong, elles devraient reprendre au début de l’année prochaine.

D’ores et déjà, une décision ferme a été prise pour ce qui concerne les “récidivistes”, c’est à dire les boat-people revenus à Hongkong une seconde fois après être rentrés au Vietnam dans le cadre du rapatriement volontaire. Ils seront, selon les termes de l’accord, renvoyés dans “la sécurité et la dignité”, mais contre leur gré s’il le faut. Ce rapatriement forcé pur et simple a déjà été imposé, le 9 novembre 1991, à 59 d’entre eux dont un témoin a affirmé que “le regard éteint, une colère résignée et stérile sur le visage, ils retournaient chez eux comme des colis qui n’ont pas trouvé d’adresse”. Un deuxième groupe devrait être expulsé dans les premiers jours de décembre.

Les entretiens entre le Vietnam et la Grande-Bretagne portent par ailleurs sur deux autres points dont les modalités ne sont pas encore fixées.

Pour tous les boat-people arrivés après le 29 octobre 1991, sera mis en place un nouveau système de sélection (screening) devant déterminer le statut du demandeur d’asile dans des délais extrêmement courts: l’interview de l’intéressé devrait avoir lieu 48 heures après son arrivée; la décision sera prise dans la semaine qui suivra, avec seulement 28 jours pour faire appel. Ce nouveau type de “screening” devrait être pratiqué dans le camp de Hei Ling Chau qui vient d’être vidé de ses pensionnaires.

Enfin, les accords en discussion prévoient aussi le renvoi à terme de tous les demandeurs d’asile arrivés entre le 16 juin 1988 et le 29 octobre 1991 et classés dans la catégorie des non-réfugiés.

Cependant le programme de rapatriement volontaire, encouragé par le Haut-commissariat aux Réfugiés, continue à être mis en oeuvre et connaît davantage de succès que les mois précédents. Le 19 novembre 1991, on comptait 12 000 boat-people revenus dans leur pays dans le cadre de ce programme.