Deux jours après les incidents du 12 novembre 1991 qui ont ensanglanté la capitale de Timor Oriental (10), la Conférence épiscopale d’Indonésie – dont la rencontre annuelle de dix jours prenait fin le lendemain – publiait un communiqué exprimant l’inquiétude et la tristesse que l’affaire avait provoquées au sein de l’Eglise. Tout en admettant que la plupart des manifestants de Dili étaient catholiques, les évêques se sont attachés à montrer que l’Eglise comme telle ne pouvait être tenue pour responsable de l’incident: “les activités politiques de quelques membres de l’Eglise ne peuvent être considérées comme étant des activités de l’Eglise, ni comme étant menées au nom de l’Eglise”. Celle-ci, rappelle le communiqué, est “une institution religieuse qui met l’accent sur l’enseignement de l’amour, de la paix et de l’humanité”, mais elle ne peut, ajoute-t-il, déterminer le comportement politique de ses membres.
La Conférence invite les parties en cause à régler leurs différends pour “le bien de la population, en créant une atmosphère de paix et de sécurité dans un esprit d’unité”, de telle sorte que rien ne soit négligé pour empêcher la réédition d’un pareil désastre. Souhaitant que chacun garde son sang-froid et se défie des rumeurs qui pourraient envenimer la situation, elle se promet d’en suivre le développement.
Le document ne commente pas le rôle joué par l’armée indonésienne dans l’affaire de Dili. Il est signé de NN. SS. Darmaatmadja et Situmorang, respectivement président et secrétaire de la Conférence épiscopale.