Un journal rapporte les rumeurs qui ont circulé après l’événement: des statues de saints étaient tombées sans raison apparente, des croix étaient apparues dans le ciel… On met le mauvais sort sur le compte de Mme Marcos, rentrée quelques jours plus tôt de son exil aux Etats-Unis. Mentionnant son voeu de ramener au pays le corps de son mari, un éditorialiste demande très sérieusement: “Combien de personnes vont-elles encore mourir ce jour-là?” Un autre dit, avec la même conviction: il faut y voir le jugement de Dieu qui veut rappeler aux Philippins leur négligence à son égard. Ne s’adonnent-ils pas trop à la recherche de l’argent, du pouvoir, du prestige ?
Le cardinal Sin, lui, rappelle avec St Paul: “Nous ajoutons ce qui manque à la Passion du Christ
De son côté, un professeur de morale sociale, le P. Joseph de Torre, explique comment le christianisme des Philippines ressemble d’assez près à celui de certains pays d’Amérique latine. On a parfois tendance à donner aux “pratiques” rituelles plus d’importance qu’à une véritable réflexion spirituelle. Selon le même auteur, les Philippins font preuve d’un certain fatalisme qui les fait se réfugier dans l’espoir d’un monde meilleur. Ce n’est pas forcément négatif, dit-il, dans la mesure où les victimes de ces catastrophes repartent toujours avec un optimisme renouvelé, sans jamais se décourager.