Eglises d'Asie

Une nouvelle hécatombe ?

Publié le 18/03/2010




Tandis que les autorités indonésiennes admettent que 42 arrestations ont été opérées après les incidents meurtriers du 12 novembre 1991 à Dili (17), Tapol, une agence de défense des droits de l’homme, basée à Londres et généralement bien informée des affaires indonésiennes, n’a pas hésité à porter ce chiffre à 80, ajoutant que, dès le 15 novembre, des camions transportaient ces détenus en direction du village de Bemos, à une dizaine de kilomètres au sud de Dili. Là ils auraient été alignés au bord d’une fosse fraîchement creusée et exécutés à la mitrailleuse. Selon d’autres sources, proches du Fretilin, ce deuxième massacre aurait fait au moins 60 victimes.

Ces dernières sources précisent également que sept témoins étrangers, présents lors de la fusillade du 12 novembre au cimetière, assurent que l’armée est intervenue de propos délibéré, sans qu’il y ait eu provocation. La foule qui se pressait sur les lieux est estimée par les uns à 1 000 ou 2 000, par d’autres à 3 000 personnes. Les étrangers, dont la présence et les témoignages gênent les autorités militaires, appartiennent à plusieurs nationalités; il s’agit de citoyens d’Australie, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis.

D’autre part, l’agence Tapol signale qu’avant l’annulation de la visite de la mission parlementaire portugaise (18) de « nombreux prisonniers » avaient été transférés à Kupang, chef-lieu de Timor Occidental, pour qu’ils échappent aux investigations des visiteurs étrangers.

Sans préciser les circonstances dans lesquelles se serait exprimé Mgr Belo, administrateur apostolique, la même agence Tapol rapporte que l’évêque aurait « accusé les troupes indonésiennes d’avoir ouvert le feu sur des étudiants sans défense qui se dirigeaient vers le cimetière en criant des slogans réclamant la libération du territoire ».