Eglises d'Asie

Comment lutter contre les maux engendrés par le tourisme?

Publié le 18/03/2010




Réunie du 4 au 9 novembre 1991 à Vasco de Gama, dans l’Etat de Goa, une conférence nationale parrainée par le diocèse et la commission du travail de la Conférence épiscopale, demande que soit fondée une instance nationale chargée de surveiller le “tourisme de consommation” qui “vend l’hospitalité comme une marchandise, tout en ignorant les difficultés des populations locales”.

Depuis plusieurs années (5), l’Eglise en Inde fait campagne contre l’industrie du tourisme intensif qui a introduit, à Goa par exemple, la drogue, le nudisme et quantité d’autres maux. Déjà, en 1988, un rapport du Conseil pastoral diocésain avait vivement critiqué “l’érosion des valeurs morales, l’exploitation économique, la dégradation culturelle et la destruction écologique dont le tourisme est la cause”.

Réfléchissant sur le thème “le coût humain du tourisme – un défi lancé à toutes les religions”, les participants ont noté que les instances religieuses n’ont peut-être pas une claire vision des problèmes soulevés par le tourisme. Ils ont aussi demandé qu’une “part raisonnable du profit engendré par le tourisme revienne aux habitants de la région” et que “le nombre des touristes ne dépasse pas celui de la population locale, car cela empêcherait une véritable rencontre humaine”.

Plusieurs participants ont critiqué le gouvernement qui se fait l’intermédiaire de la Banque mondiale et du Fond monétaire international lorsque ces institutions poussent les pays du tiers-monde à développer le tourisme de manière inconsidérée. “On vend l’hospitalité comme une marchandise”, dit M. G.G. Bakaale, professeur dans un collège catholique de Goa, et c’est la santé économique, culturelle, écologique, sociale et politique du pays qui en souffre. Il ajoute: “Un pays pauvre comme l’Inde, où la plus grande partie de la population arrive à peine à se procurer le minimum, ne peut se permettre d’inviter massivement les touristes, comme le prévoit le gouvernement”.