Eglises d'Asie

Dili: nouvelle déclaration de la Conférence épiscopale

Publié le 18/03/2010




Après la première déclaration des évêques indonésiens, le 14 novembre 1991, concernant le massacre de Dili (9), les deux signataires, NN. SS. Darmaatmaja et Situmorang, respectivement archevêque de Semarang et évêque de Padang, ont pu se rendre en tant que délégués de la Conférence épiscopale, à Timor Oriental, où ils ont rencontré, outre Mgr Belo et le gouverneur Carrascalao, quelques témoins oculaires. Des contacts qu’ils eurent sur place, du 25 au 27 novembre, ils ont tiré la conclusion que les informations obtenues jusque-là de sources officielles étaient incomplètes à plusieurs égards. C’est pourquoi dès leur retour à Jakarta, ils ont jugé indispensable de compléter, par un nouveau communiqué (10), daté du 28 novembre, celui qu’ils avaient rédigé au reçu des premières nouvelles relatives à l’événement sanglant en question.

Dans ce nouveau texte on peut relever, à propos des imprécisions dont ils ont noté l’importance, que les évêques jugent indispensable “que ce qui a trait aux événements du 12 novembre soit porté au grand jour grâce à une enquête objective. En effet, dans une situation confuse comme celle-ci, sont comportées des informations qui tendent à exagérer la réalité” de ce qui s’est passé.

Eux-mêmes n’ont pas la prétention d’avoir rétabli les faits, mais ils mettent en cause des membres de l’armée: “la fusillade qui a entraîné la mort de tant d’innocentes victimes n’est pas conforme à la politique du gouvernement ni à celle des forces armées indonésiennes. Ils semblent conjecturer, d’après ce qu’ils ont entendu, qu’il y a eu quelque désordre parmi les militaires, qu’ils ne cherchent pas à épargner: “Nous regrettons profondément qu’à cause d’actes commis par un groupe de l’armée, l’intégrité morale ainsi que l’honneur et la crédibilité de la nation soient mises en péril à la fois au sein de la communauté internationale et chez nous, spécialement aux yeux des habitants de Timor Oriental, dont nous devrions gagner les esprits et les coeurs.”

Les évêques notent l’incertitude des familles qui, souvent, ignorent encore le sort des leurs; aucun visiteur n’est admis à l’hôpital militaire, et les victimes ont été enterrés à la sauvette. Et Ils ajoutent que la tâche de la commission d’enquête – elle est arrivée sur place le 28 novembre – sera ardue: “les gens se taisent car ils craignent pour leur sécurité”. C’est aux autorités de Dili, disent-ils enfin, qu’il appartient de restaurer la confiance, de façon que les gens se sentent libres de s’exprimer.