Eglises d'Asie

Envoi de soldats à l’étranger: l’évêque de Nagoya intervient auprès du gouvernement

Publié le 18/03/2010




Le 2 décembre 1991, Mgr Soma, évêque de Nagoya, a pris la tête d’une délégation de 11 personnes, représentant les commissions « Justice et paix » des diocèses d’Osaka et de Nagoya, pour porter au siège du gouvernement à Tokyo, une pétition signée par 4 000 citoyens japonais s’opposant au projet de loi dit des « PKO » (12) qui permettrait au Japon d’envoyer une force militaire au Cambodge pour renforcer les effectifs des Nations Unies.

Le Parti libéral au pouvoir et le parti bouddhiste « Komeito » ont uni leurs voix pour faire passer par la chambre basse un décret qui permet l’envoi de militaires japonais pour les missions de l’ONU. Ils ne porteraient que des armes légères. Cependant, la diète japonaise a, elle, refusé de voter la loi; le projet a donc été renvoyé sine die. Beaucoup de Japonais pensent qu’une telle loi serait contraire à la Constitution, mais d’autres estiment que le temps est venu pour le Japon de remplir ses obligations internationales.

C’est dans ce contexte, parallèlement à l’initiative de Mgr Soma, que la commission « Justice et paix » et la Caritas du diocèse d’Osaka ont formé un groupe appelé « Heiwa no te » ou « les agents de la paix ». Cette organisation a envoyé en Thaïlande un prêtre franciscain japonais, le P. Honda, accompagné d’un interprète, le P. G. Adam des Missions Etrangères de Paris, pour s’enquérir auprès des autorités cambodgiennes de la possibilité d’envoyer des civils japonais travailler à la pacification du Cambodge. Les deux délégués ont pu s’entretenir avec le prince Norodom Ranaridh, fils du prince Sihanouk, et lui présenter le projet.

L’initiative de Mgr Soma et celle de « Heiwa no te » sont des gestes symboliques qui ne péseront sans doute pas beaucoup sur les décisions du Japon en ce qui concerne l’envoi de militaires à l’étranger et le problème du réarmement. Selon certains observateurs, elles expriment pourtant l’opinion d’un grand nombre de Japonais sur ces problèmes.