Eglises d'Asie

Manifestation populaire un an après l’assassinat de deux religieuses

Publié le 18/03/2010




Le 15 novembre 1991, jour anniversaire de l’assassinat, à Bombay, de deux religieuses, environ 5 000 personnes ont pris part à une manifestation au cours de laquelle des pétitions ont été remises au premier ministre de l’Etat, au ministre de la justice et au responsable de la police.

Les manifestants ont demandé pourquoi la police n’avait encore rien fait pour arrêter les meurtriers des deux religieuses et pourquoi la réputation de celles-ci n’a pas encore été lavée après les calomnies répandues contre elles dans une certaine presse.

Parlant à la foule, Mme Hazel D’Lima, directrice d’une école de formation au service social, rappelait que les femmes sont de plus en plus souvent victimes des persécutions. “Comme femmes et comme citoyennes d’un pays démocratique, nous demandons une justice rapide”, dit-elle. Et elle ajoute: “Nous sommes ici aujourd’hui pour défendre ces valeurs dans lesquelles nous croyons et qui sont les bases de notre société. Serrons les coudes et ensemble, nous pourrons préserver l’unité, l’ordre, la paix et la justice”.

De son côté, Mme Vibhuti Patel, membre d’une organisation de lutte contre l’oppression des femmes, expliquait: “Je suis ici aujourd’hui parce que je crois dans la dignité des femmes et dans la nécessité d’agir ensemble si nous voulons que justice soit faite. Nous n’avons pas peur de susciter l’hostilité contre nous dans certains secteurs de la société, mais comprenons bien que notre combat pour la justice ne doit pas se limiter à une partie seulement de la société”.

En novembre 1990, les deux religieuses avaient été trouvées assassinées dans leur chambre de l’orphelinat où elles recueillaient des enfants de la rue. Des articles avaient été publiés ensuite dans la presse de Bombay, mettant en doute la moralité des religieuses. La supérieure provinciale de leur ordre, l’archevêque de Bombay et diverses associations chrétiennes avaient vivement protesté contre ces accusations. La Haute-cour du Maharashtra avait lavé les deux religieuses de tout soupçon et demandé aux journaux incriminés de faire des excuses publiques.