De tous les habitants de la région, ce sont les 30 000 membres de la tribu Aeta, les premiers habitants de cette partie de l’archipel qui ont le plus souffert. Selon un rapport du ministère de la Santé, du 16 juin au 11 octobre 1991, on a déploré 483 morts, dont 447 Aetas (92%). 74% d’entre eux étaient des enfants de moins de 10 ans.
De son côté, un responsable de la “Fondation pour la conservation des ressources naturelles” rapporte que depuis l’éruption du Pinatubo jusqu’au mois de novembre 1991, 666 aetas sont morts, dont 631 enfants.
Quant à Mme Mercy Ferrer, secrétaire de la “Campagne pour la défense des domaines ancestraux”, elle accuse: “C’est le gouvernement qui est le vrai coupable. Depuis toujours, il traite les Aetas comme une bande de sauvages qu’il faut à tout prix civiliser et intégrer à la majorité nationale”, dit-elle. Et elle ajoute que les programmes de réhabilitation, comme l’aide aux sinistrés, ont été rendus en partie inefficaces à cause de la corruption.
Par ailleurs, les Aetas réclament la restitution de leurs terres. Au début du 20ème siècle, ils avaient, disent-ils, “prêté” aux Américains, qui voulaient en faire des pâturages pour leurs chevaux, le territoire qui est devenu la base de Clark.
Mgr Iniguez espère que ” en ce Noël, tous et en particulier les Aetas, pourront s’épanouir comme individus et comme tribu”.
