La maladie, qui s’est développée dans les lacs, rizières et lagunes de la région, a causé des pertes évaluées à plus de 30 millions de francs. On l’attribue à la pollution industrielle qui frappe cette partie du Kerala.
Selon M. A.J. Vijaya, secrétaire général de la Fédération indépendante des pêcheurs (FIP), les pêcheurs avaient, depuis plusieurs mois, perdu leur gagne-pain, car plus personne n’achetait leur poisson et ils ne pouvaient pas se reconvertir, faute de connaître un autre métier. « Depuis deux mois, nous appelions au secours, dit-il. Mais nos appels tombaient dans des oreilles de sourds ». Plusieurs pétitions avaient été remises aux autorités concernées, mais rien n’avait été fait.
Devant l’incurie des autorités, le 1er novembre 1991, le P. Kaleekal, qui est aussi membre de la FIP, commençait une grève de la faim devant le palais du gouvernement. Le 7 novembre, 45 prêtres s’étaient joints au P. Kaleekal pour une journée de jeûne.
Au bout de dix jours, le prêtre était hospitalisé de force: la nouvelle de son « arrestation » provoquait la descente sur Trivandrum, la capitale de l’Etat, de milliers de pêcheurs en colère. Les autorités décidèrent alors d’entamer un dialogue avec la FIP, et, le 15 novembre 1991, le gouvernement promettait une aide financière aux familles en difficulté, ainsi qu’une distribution gratuite de grain.
« Mais, dit le P. Kaleekal, ces mesures n’apportent qu’une solution provisoire à nos problèmes. Il faut sauver de la pollution la mer, les rivières et les lagunes ».