Pourtant, la soeur Melba Rodrigues, directrice d’un collège universitaire de New Delhi, se réjouit: « Nous pourrons désormais réserver 50% de nos places aux candidates chrétiennes. Jusque-là, nous avions beaucoup de mal à admettre les élèves chrétiennes et celles qui appartiennent aux sections plus pauvres de la société, à cause d’une règle imposée par l’université, selon laquelle les candidates ne pouvaient être admises qu’après un concours d’entrée ». Les chrétiennes ne comptaient que pour 10% des admissions.
Par contre, le P. Joseph Ambatt, directeur de l’Association panindienne des écoles catholiques, qualifie la décision de la Cour suprême d’injuste, et affirme qu’elle nuira à toutes les minorités quelles qu’elles soient. « Là où les minorités sont peu nombreuses, dit-il, le jugement est à leur avantage. Mais dans les endroits où ces minorités sont plus importantes, la décision de la Cour suprême est un handicap ». Il explique comment les écoles catholiques du Kerala, de Goa et des Etats du nord-est vont devoir refuser des candidats chrétiens: à eux seuls, ceux-ci peuvent remplir les écoles chrétiennes existantes.
Bouddhistes, chrétiens, musulmans, sikhs et zoroastriens forment ensemble 17% seulement de la population totale de l’Inde et jouissent du statut de « minorités ». La Constitution indienne reconnaît aux minorités linguistiques et religieuses le droit d’ouvrir et de gérer leurs propres institutions scolaires.
Les évêques de l’Inde doivent étudier cette question au cours de leur réunion nationale qui doit se dérouler au début de janvier 1992.